Jardins partagés de la Grenouille argenton sur creuse
le berry fait peau neuve

les projets des
jardins et verger partagés de la grenouille

L’association des Jardins et verger partagés de la Grenouille d’Argenton-sur-Creuse fourmille de projets pour les prochains mois. Son trésorier, David François, a organisé une réunion du bureau le 21 février 2022 pour faire le point sur la structure et organiser les idées de chacun.

Le Taiseux est curieux et se demande souvent comment une association fonctionne, qui décide de son avenir et de quelle façon les projets qui la concernent sont mis en place. Lundi dernier, il s’est donc faufilé à l’assemblée générale extraordinaire des Jardins et verger partagés de la Grenouille d’Argenton-sur-Creuse. Tomette rouge, canapés en cuir, convives attablés autour d’une grande table ornée d’un goûter… Pas de doute, le rendez-vous avait bien lieu dans le salon chaleureux de David François, l’infatigable révolté du Pêchereau. Ce dernier n’a pas ménagé ses efforts pour recevoir adhérents curieux et membres permanents du bureau. Il faut dire que l’ancien professeur de technologie a repris le flambeau de l’association alors qu’elle traversait une mauvaise passe après le décès d’un de ses créateurs puis la désertion de plusieurs de ses membres. Épaulé par quelques bénévoles qui s’accrochaient encore au projet, David François a participé à la résurrection de celui-ci en 2020. Misant sur le partage et la transmission du savoir, l’initiative a fait peau neuve et revendique dorénavant un ancrage solide dans le paysage associatif local.

Des élèves régulièrement
mis à contribution

Les jardins et verger partagés de la Grenouille, c’est en effet un espace de 400 m² mis à la disposition des bénévoles par la municipalité. Situé au cœur d’Argenton-sur-Creuse, il se compose d’un verger et de jardins. Naguère, ces derniers étaient prêtés aux ouvriers de la commune pour la culture des fruits et des légumes. La terre y est donc bonne et le lieu très accessible, proche de la piscine municipale, se prête parfaitement à l’apprentissage des pratiques du jardinage. Car l’association est composée principalement de passionnés de maraîchage qui souhaitent transmettre et apprendre aux plus jeunes les astuces qui font fructifier les sols. Régulièrement, des élèves des écoles alentour sont invités à des ateliers pratiques et pédagogiques. Depuis deux ans, les enfants des écoles primaires Paul-Bert et George-Sand d’Argenton-sur-Creuse ont pu découvrir les joies de la plantation d’arbres fruitiers de variétés locales et fabriquer des nichoirs et mangeoires pour les oiseaux. Les élèves de la section SEGPA du collège Rollinat de la commune ont découvert, à travers les activités proposées, de nouvelles pistes pour s’orienter professionnellement.

 

L'emploi de la subvention
du plan France Relance

Aux côtés de David François étaient présents à la réunion Hervé Valoteau,  cocréateur de l’association,  bientôt membre du bureau formateur, animateur jardin, autoentrepreneur, Marie-Jo Brisson, secrétaire et cotrésorière, retraitée de l’aide à la personne, Brigitte Spezia, retraitée et secrétaire de la séance souhaitant entrer dans le bureau, Michel Lacrocq, retraité et membre du bureau, Jean-Pierre Ronco, dit Jump, retraité de la restauration  et gérant de la Gargote du Moulin de la plage de Chenet à Ceaulmont ainsi que Nicolas, un ingénieur en mécanique en reconversion professionnelle descendu de Picardie, en période de woofing chez le trésorier de l’association. Durant la réunion, l’assemblée est notamment revenue sur l’emploi de la subvention France Relance. L’occasion de dissiper un malentendu concernant le montant alloué par l’État aux projets de jardins partagés. Si David François penchait plutôt pour réaliser une économie à hauteur de 20 % des dépenses engagées par l’association, ses interlocuteurs ont su l’éclairer en précisant que les dépenses totales ne pouvaient, de toute façon, pas être prises en charge au-delà de 80 %. L’État précise en effet que « le taux d’aide maximum est de 80 % des dépenses éligibles pour les associations de jardins partagés ou collectifs ».

Une recherche des financements à consolider

Les Jardins et verger partagés de la Grenouille devront donc trouver des fonds supplémentaires pour compléter le budget. Il a par exemple été évoqué la mise en place d’une cagnotte pour faire face à ce reste à charge de 20 %. De nombreux projets sont à l’étude pour mettre en valeur ce lieu de partage : l’agrandissement du chalet situé sur le terrain et la réfection de sa toiture, l’achat de matériels divers (outillage, pompe solaire, signalétique). « L’objectif, en cohérence avec la philosophie de l’association, c’est de faire travailler des artisans locaux et d’acheter des éléments durables », a recadré David François. Les entreprises berrichonnes seront donc privilégiées. Et pour chaque projet, le bureau se demande comment faire participer les enfants des écoles alentour. L’association aura jusqu’au 22 mai 2022 pour réaliser les achats et fournir les factures à la préfecture du département.

La suite du débat a porté sur la recherche de nouvelles subventions. Celles-ci « existent mais il faut aller les chercher ! », rappelle le trésorier de l’association. Mais David François a également précisé que les associations bénéficiaires du plan France Relance ne seront pas prioritaires pour accéder à certaines aides supplémentaires. Il a aussi évoqué l’apparition de mécènes reconnaissants, « ces gens prêts à donner des sous parce que leurs enfants sont venus participer à un atelier ».

Des projets à la pelle

L’un des deux grands projets à court terme reste l’organisation de l’inauguration des Jardins le samedi 30 avril 2022. Les idées fusent alors : « Symboliquement, c’est mieux de remplacer le ruban bleu blanc rouge par une tresse en osier à couper au sécateur », lance Hervé Valoteau. David François ajoute : « Il faudra inviter la télé, la radio, la presse pour couvrir l’événement. Les élus, les adhérents, tout le monde est invité ». Le second événement aura lieu le dimanche 29 mai 2022 où il y aura pléthore d’animations : atelier fabrication de nichoirs et mangeoires et réparation d’outils, buvette, pique-nique (« Tu l’oublies le barbecue ! La mairie va nous tomber sur le poil ! », a prudemment tranché Marie-Jo après une suggestion de David), visite commentée, troc de graines et de plants, vide-jardin, vente de jus de pomme maison, exposition, concert d’un groupe de musique.

Jump a fait part de sa satisfaction en toute sincérité : « Moi, ça me fait vraiment plaisir de participer à vos réunions. Même si je ne suis pas membre [du bureau], on voit que c’est vraiment concret. Ça m’a beaucoup plu de voir des gamins planter des arbres, j’ai trouvé ça génial ». Entre deux plaisanteries, le gérant conquis a fini par tendre un billet de 10 € pour adhérer à l’association.

Un appel aux volontaires lancé

Et si le nerf de la guerre, c’est l’argent, une association prospère ne saurait se passer de forces vives pour avancer. La réunion a permis de rappeler l’importance de recruter des bénévoles. Après deux ans de restrictions et d’érosion du lien social, bon nombre d’associations n’ont pas encore repris leurs activités et restent frileuses à l’idée de se réunir de nouveau. Les volontaires se montrent timides et peu nombreux. L’appel est donc lancé aux habitants du coin pour faire vivre la structure et consolider son programme d’animations. Le bureau s’est aussi mis d’accord pour recruter une secrétaire comptable qui prendra en charge à temps partiel la tenue des comptes de l’association, la recherche des subventions et le montage des dossiers de candidature.

« Il va être beau ce jardin ! », s’est enthousiasmé Hervé Valoteau après les nombreuses suggestions d’embellissement du lieu. Jean-Pierre Ronco a eu le mot de la fin : « C’est une super idée, c’est pour ça qu’il faut la cultiver ».

Après trois heures de discussion, la réunion s’est terminée autour d’une dégustation du jus de pomme maison de l’association.


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